Subaquatique

C’est toujours avec une grande passion que nous oeuvrons à vous aider dans la réalisation de votre biotope. Que ce soit pour un terrarium, un aquarium planté ou encore un bac récifal, nous avons l’expertise, les compétences et les équipements de pointe pour vous offrir la possibilité de recréer une parcelle de la nature dans votre domicile.
aquarium terrarium

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Ma dernière expédition dans la région avoisinant Akumal au Mexique m’a permis d’approfondir mes connaissances du milieu aquatique. Grâce à plusieurs plongées en milieu marin et en eau douce, je me permets de vous transmettre mes observations, qui j’espère, vous aideront à la conception de l’environnement aquatique de votre salon.

Pour ce premier article, j’avais rendez-vous avec Mme Analie Rioux Biologiste et propriétaire de Buceo 3A. Cette entreprise, basée à Akumal au Mexique, œuvre dans le domaine de la plongée sous-marine.

Analie a participé, à titre de biologiste bénévole à un programme de culture de coraux en milieu naturel en vue de la restauration des récifs. Reef4Akumal a, à sa tête, une Biologiste et des bénévoles qui travaillent à réintroduire des coraux dans un récif; ces derniers ayant été cultivés dans ce même récif. Ici, il est important de spécifier que, depuis le début des années 80, la population de plusieurs colonies de coraux a décliné de 80% !!!

Les changements climatiques, la pollution, le réchauffement et l’acidification des océans ont contribué à diminuer la biodiversité récifale. Comme Acropora cervicornis est une espèce de corail dur à petits polypes (SPS) à croissance rapide, il s’avère donc un choix de premier plan pour la restauration des récifs.

C’est par une belle journée et sur une mer relativement agitée que notre embarcation met le cap au large en direction du site que les locaux nomment ‘’Bungalow’’. Après quelques minutes de navigation, nous avons le GO et basculons vers l’arrière dans une eau chaude. De la surface, malgré les vagues, nous pouvons très bien voir le récif de coraux qui est à 50-60 pieds (environ 20 mètres) sous nous. La visibilité est très bonne, environ 100 pieds.

Dès notre arrivée au ‘’coral nursery site’’ nous apercevons les deux câbles qui servent de support pour la croissance des boutures. Comme le programme vise la conservation du récif, il n’est pas question de couper des coraux sains pour commencer la production. Au contraire, des boutures déjà brisées de façon naturelle et qui se trouvent au fond ont été amassées et fixées aux câbles de croissance à l’aide de fils à pêche.

De cette façon, les boutures sont soumises au mouvement de ressac qui aide à les oxygéner tout en évitant d’être ensevelis par les sédiments ou les algues. Sur ce site, j’aperçois des Acropora cervicornis, l’une des deux espèces d’Acropora qui se retrouvent au Mexique. La culture d’Acropora palmatan ne se trouve pas sur ce site, mais sur leur deuxième. Cette belle pouponnière d’Acropora alignée en rangée se balance au gré du ressac de la mer. Leur croissance est d’environ 6 mois et, par la suite, des boutures seront prélevées à même ce chapelet de colonies mères pour être fixées sur un emplacement à proximité, nu de corail.

En aquarium, il est facile d’utiliser de la pâte à époxy pour fixer les boutures. Seulement, à cet endroit, nous nous trouvons à 60 pieds (20 mètres) sous la surface. Il n’est pas question de remonter au bateau à chaque bouture pour aller chercher de l’époxy, puisque cette pâte doit être mélangée les mains sèchent. Utiliser du ciment ne s’est pas révélé une bonne méthode puisque plusieurs particules se dispersaient dans le courant pour se déposer plus loin, ce qui était nocif pour les coraux avoisinants.

La méthode préconisée est donc d’enfoncer deux clous dans la pierre qui permettront d’ancrer une bouture qui elle, sera fixée à l’aide d’un ‘’Ty-rap’’. Le temps fera son œuvre et grâce à sa croissance relativement rapide l’Acropora déploiera toute sa splendeur et aidera à la restauration du récif.

De retour au rivage, Analie et moi avons discuté des différents enjeux et problématiques tout en comparant les méthodes que nous utilisons en aquarium à celles utilisées en milieu naturel. J’apprends que ce programme de restauration survit grâce à de généreux donateurs. Il va sans dire que plus il y aura d’aquariums dans les foyers familiaux et plus nous serons sensibles à la fragilité des écosystèmes aquatiques, qui sont si importants à l’équilibre de notre planète.

Dominic Loiselle

B.Sc, Biologiste, écologiste pour Subaquatique.ca

Ce document se voit être une observation et n’est pas une étude exhaustive. Ce document, en tout ou en partie, est la propriété de Subaquatique.ca Toutes les photos ont été prises par Dominic Loiselle pour Subaquatique.ca et il en demeure le propriétaire.

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